Le coup de main de Sarkozy à Lagardère

D'aucuns diront que c'est de bonne guerre. Vu qu'il n'y a jamais eu, de mémoire, de guerre qui n'ait été sale, nous dirons donc que c'est de sale guerre que Lagardère fils balance Dominique de Villepin.

Que dit-il aujourd'hui dans son Journal du Dimanche ? Tout d'abord qu'il ne savait pas, en revendant ses titres, qu'Airbus allait mal. Bon, tout le monde rigole, plan B : je dévie la trajectoire du missile qui m'arrive dans la face et je balance un leurre : l'ex premier ministre. Villepin. Ce qui donne en gros "Je ne savais pas ce que vous dites que je savais, mais lui savait ce qu'il dit qu'il ne savait pas".

C'est moins con que ça paraît, c'est même trés malin. C'est du Sarkozy tout craché.
Tout permet de penser que Nicolas Sarkozy et ses conseillers ont planché sur la réplique. D'abord, il y a là le "système" Sarkozy : accuser les autres de ce dont les autres l'accusent. En campagne, il nous en a abreuvé : on le dit agressif, il accuse les autres d'agressivité, on pointe ses pressions sur les médias, il dénonce un complot de la presse contre lui, etc. Basique mais efficace, entourloupe classique des manipulateurs.

A qui profite le crime ? A l'héritier Lagardère certes, mais pas seulement. D'une pierre deux coups. National Président hait Villepin. On se souvient de son intention de le "pendre à un croc de boucher". Villepin l'adversaire de toujours. Villepin qui tient encore, résiste, et s'oppose (sur les tests ADN par exemple).
Nicolas Sarkozy ne supporte pas qu'on lui résiste. Nicolas Sarkozy est rancunier. Teigneux. Ses conseillers confirment : Villepin est une menace. L'affaire Clearstream tarde à l'abattre, frappons un nouveau coup.

Arnaud Lagardère aurait pu, avec la même veule efficacité, balancer Thierry Breton. Déjà compromis, ce dernier aurait fait demain la une de l'actu. Parfait pour la défense du milliardaire. Mais sans bénef pour l'ami-Président. Thierry Breton, Nicolas Sarkozy s'en fout. D'où cette idée de génie : balancer Villepin, et pan dans sa gueule ! D'une pierre deux coups.
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