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Le Cacophone
28 septembre 2007

Digoin, encore...

Au Congo, Mme Mayuma avait soutenu la campagne électorale d'un opposant à Kabila. En représailles, des membres de sa famille avaient été tués, et elle avait été jetée en prison. Elle avait alors perdu son enfant de 3 mois. En décembre 2005,  avec ses deux enfants survivants, elle est venue chercher refuge en France.

Comme il se doit, notre terre d'asile lui a refusé le statut de réfugiée. Par trois fois. Puis, il y a 4 mois, la préfecture décide de la faire expulser de France. Dans la foulée, on obtient qu'elle soit également expulsée du foyer dans lequel elle vivait. A la rue, enceinte, avec deux enfants.

Mais à Digoin, des membres de RESF obtiennent l'annulation de la décision préfectorale. Pour vice de forme. Le tribunal va jusqu'à délivrer à Mme Mayuma une autorisation temporaire de séjour. Entre temps, Mme Mayuma et ses enfants ont été emprisonnés au centre de rétention de Lyon. Ordre est donné de la libérer.

C'est énervant pour un policier d'être empêché de faire son boulot pour la nation ! C'est sans doute par une saine colère que nos flics ont tout simplement largué tout le monde au bord d'une route, près de Lyon, sans eau, sans nourriture, sans rien. Dans la nature, avec deux enfants, enceinte de 5 mois.
De retour à Digoin, et sans domicile ni point de chute, Mme Mayuma contacte le 115, ce fameux Samu social chargé de l’accueil d’urgence des sans-abris. Refus du 115 de lui fournir un hébergement d'urgence.

Et on apprend, par RESF et la presse locale, que le 115 de Digoin aurait reçu de la préfecture l'ordre de ne pas héberger la famille Mayuma. Ordre que la préfecture justifie par le fait que "Mme Mayuma, étant déboutée, n'a plus à être hébergée aux frais du contribuable. Puisqu'elle a des soutiens [ les gens de RESF ], que ces personnes la prennent donc en charge".

Ben voilà, on n'en croit pas ses oreilles et pourtant c'est bien en France, c'est bien aujourd'hui, qu'une préfète, représentante de l'Etat, s'acharne ainsi avec l'aide de tous ses services, sur une femme, deux enfants et un bébé à naître.
Et qu'un élu, UMP bien entendu, Maxime Castagna maire de Digoin, trouvant que tout cela n'était pas encore assez, vient d'interdire aux enfants de Mme Mayuma l'accès à la cantine de l'école maternelle.

J'arrête là, je vais vomir.
     

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Commentaires
M
ça fait froid dans le dos. La puissance de l'Etat qui écrase les plus faibles, les plus misérables, les plus démunis de toute défense. L'Etat qui se comporte en vulgaire voyou, merci Sarkozy.
A
c'est une affaire écoeurante et on aimerait qu'elle aille plus loin : peut-on poursuivre ce maire ? En attendant qu'il soit viré aux prochaines éléctions. <br /> Je fais suivre l'adresse de ce blog, tout ça doit se savoir !<br /> AKA
C
Répugnante histoire. Honte à ce maire !
A
Pour autant que je sache, la décision du maire comme l'ingérence du préfet dans la gestion du 115 sont tout à fait illégales ! Non seulement choquantes et moralement indignes, mais tout simplement hors-la-loi.<br /> Il règne en dans notre pays un esprit qui rappelle hélas en bien des égards, à ceux qui comme moi l'on vécue, la France du maréchal Pétain.
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