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Le Cacophone
8 novembre 2007

Sarkoverdose

L'hebdomadaire Marianne, dans un dossier à charge, concluait il y a quelques mois que Nicolas Sarkozy était fou. J'ignore si notre Président National est fou, mais le voilà clairement en plein pétage de plombs narcissique.
Ça devait arriver. Depuis six mois il mène le jeu, entraînant dans sa course folle un pays abasourdi, un gouvernement écrasé, une opposition apeurée, une presse qui peine à retrouver sa maîtrise éditoriale.

Sarkozy est partout. C'est ce qu'on dit et c'est faux : on peut citer des centaines d'endroits où il ne va pas, des tas de drames qu'il évitera, des tonnes de sujets sur lesquels il restera muet. La vérité est que Nicolas Sarkozy est sur tout ce qui lui rapportera, vite et facilement. Sur tout ce qui pourra conforter l'image qu'il veut donner. C'est-à-dire l'image qu'il a de lui-même.

Démagogie, bien sûr, et cela est banal en politique. Ce qui nouveau, et plus inquiétant, est que cette démagogie se révèle non plus au service d'une politique mais destinée à l'assouvissement des obsessions d'un homme. Nicolas Sarkozy veut être grand. Fort. Admiré. Nicolas Sarkozy veut être aimé.

Son envolée au Tchad l'a galvanisé. Qu'importent les conditions contestables, l'homme est sourd aux critiques. Qu'importe qu'une fois de plus il piétine son ministre et nos institutions, l'homme est imperméable aux principes. Surexcité, encore, par son voyage éclair chez les pêcheurs, et le succès remporté. Qu'importe qu'il ait pour cela cédé à toutes les requêtes des grévistes, ce qui de sa part est pour le moins inhabituel. Arrivé sous les huées, il repart en sauveur et son ego explose. Ne se réfrénant plus, il lance alors son délirant "J'irai chercher les autres au Tchad". Qu'importe tout le reste, hallucinant délirium.

Et enfin, l'Amérique, dernière étape du petit péplum sarkozien. L'Amérique, et cet incroyable discours au Sénat.
Pas l'ombre d'une idée neuve, pas un mot de travers, mais un niagara de poncifs, d'idées reçues vieillotes et de pauvres clichés. Une brosse à reluire puissance mille, où l'on a travaillé, laborieusement cela se sent, à dire exactement ce que l'autre veut entendre. Un discours fait pour être acclamé, et qui d'ailleurs le fut. Tout y est passé, de Lafayette au jeune héros d'Omaha Beach, en passant of course par l'exaltation d'une démocratie éclairant le monde. Simpliste, ridicule et vain. Si cela calme un peu l'anti-américanisme imbécile trop répandu en France, tant mieux. L'ennui, c'est que ça ne va pas le calmer lui, notre petit homme qui se croyait grand, et on commence vraiment à se demander comment tout cela va finir...

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Commentaires
J
Votre analyse est magnifique, fort bien tournée et ne verse pas dans la vulgarité ou les "gros mots" contre le Président.<br /> Donc bravo.<br /> Et je me permets de vous recopiez sur mon prore Bloc-Note.<br /> <br /> jf.
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