Raté comme un concert de Johnny à Memphis
Après le fiasco de sa visite en Russie, le Président National a-t-il raté sa conquête de l'Amérique ? Si les premiers échos, rabachés par nos télévisions et radios, laissaient penser à un accueil formidable, il semble qu'outre-Atlantique les avis se nuancent. "Un président français venu parler à ma grand-mère" titre un blog de Boston. Un commentateur, sur une radio new-yorkaise, disait en substance sa stupéfaction d'entendre un homme jeune tenir des propos aussi datés sur une Amérique qui n'existe plus. A supposer qu'elle ait jamais existé. On souligne de-ci de-là le manque de nuance de l'hommage rendu, la faiblesse du compliment et la ringardise des références. Un peu comme si parler de la France revenait à n'évoquer que Louis XIV, Brigitte Bardot et le camembert-béret basque-baguette. "Il a oublié de nous féliciter pour nos Cadillac 1954" se moque le bloggeur de Boston.
En Russie, le président de la République française a reçu de Poutine une humiliante leçon de modestie, et a été la risée d'une presse russe presque unanime. Sans doute s'était-il surestimé. Aux Etats-Unis il a, pour le coup, largement sous-estimé son public. Dans les deux cas, et quoi qu'en dise notre presse, il n'a pas brillé de mille feux. C'était aussi raté qu'un concert de Johnny Hallyday à Memphis.
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