Langue de bois, langue de pute

Ça pète en France. Il faut dire que depuis les émeutes de 2005, rien n'a changé dans les banlieues françaises. Rien n'a été fait, si ce n'est renforcer les Groupes d'interventions de la police, véritables commandos déguisés en combattants intersidéraux qui laissent planer l'idée, quand ils débarquent, qu'on est sûrement en guerre.

L'immense révolte des banlieues de 2005 a été étudiée dans ses moindres détails par des chercheurs, sociologues, criminologues, urbanistes, philosophes, policiers. On en connait désormais chaque rouage.
Aux commandes aujourd'hui les mêmes qu'en 2005. Ils n'ont pas quitté le pouvoir depuis. Il apparaît pourtant qu'ils n'ont tiré d'enseignement de tout cela qu'en matière de stratégie policière et de communication gouvernementale. Pour le reste, néant. On sait à quel point les discours du ministère de l'Intérieur et de l'UMP avaient été, en 2005, faux voire délibérément mensongers. Or les mêmes propos sont à nouveau tenus : on reparle de "bandes de délinquants" agissant dans l'intérêt d'une "économie souterraine" qui règnerait là-bas. Qu'importe si l'on sait que les émeutiers sont inconnus de la police, qu'ils agissent spontanément, et que les fameux dealers supposés organiser tout cela ont en réalité horreur de ces évènement qui perturbent leur business et attirent les flics. Qu'importe qu'en matière de prévention, de travail social et d'insertion absolument rien n'ait été fait pour éviter que les violences reprennent. On va bientôt, c'est sûr, nous ressortir les groupes islamistes qui manipulent les ados des ghettos.
Parler des noirs et des arabes comme de délinquants, de racailles, ça paye. Alors on passe de la langue de bois à la langue de pute. Comme d'habitude.
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Comments

[Jacques]

BIEN DIT !

jf.