Panique à l'Elysée
Il ne fait pas bon mal servir le petit homme fort. Martinon David paye trés cher de n'avoir su plaire aux électeurs de Neuilly. Sacrifié.
Cela aurait pu se faire avec ménagement, les politiques étant passé maître dans l'art de sauver les apparences. La blessure de l'humiliation aurait été un peu adoucie par quelques mots amicaux du Président. Ou par un peu de discrétion. Mais non, ce n'est pas dans le style Sarkozy. David est laché, Martinon lynché. En public. C'est au fils Jean Sarkozy que revient le plaisir de jeter la première pierre. Désaccord profond, incompétence, ses mots sont sans pitié pour le candidat malheureux. Martinon est destitué. Une décision violente.
Mais la brutalité Sarkozienne ne s'arrête pas là. Les jours du porte-parole de l'Elysée sont comptés. Il partira. Viré. Déjà, la meute des conseillers s'arrache les restes du favori déchu.
L'Elysée panique. L'effondrement du président a pris de court, et semble s'installer pour longtemps. Ni Sarkozy, qui feint le détachement, ni ses conseillers qui ne feignent plus rien, ni les ministres, qui se savent en sursis, ne trouvent de parade. On sauve les meubles, au coup par coup. Martinon disgracié, traîné dans la boue, jeté au caniveau, le petit homme fort espère qu'on oubliera qui l'avait parachuté à Neuilly ville imperdable, qui avait orchestré sa campagne, qui dans quelques jours devait venir le soutenir sur place, bref qui à Neuilly a perdu. Qui ? Le petit homme fort lui-même.
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